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Articles Tagués ‘recherche’

Chercheurs, testez en ligne vos candidats médicaments !

Mettre sur le marché un nouveau médicament prend (au mieux) une dizaine d’années et coute près d’un milliard de dollars. Pour un nouveau médicament commercialisé, on estime que 5000 à 10.000 composés ont été testé en amont (source)

Red Pills, originally uploaded by Xavi Calvo.

Le processus de R&D est partagé entre plusieurs types d’acteurs : des industriels, biotech ou pharma, et des chercheurs du monde public qui interviennent principalement au niveau de la recherche fondamentale en décodant les mécanismes biologiques des maladies et proposant des scénarii de traitement possible, sous forme de molécules d’origine chimique ou biologique qui vont interagir avec le mécanisme pathologique.

Ces deux mondes se rencontrent naturellement depuis longtemps et les collaborations sont nombreuses, mais le web peut-il aujourd’hui booster ces collaborations et devenir un outil utile au drug discovery ?

C’est le pari qu’à récemment fait Eli Lilly, laboratoire pharmaceutique nord-américain, qui a mis sur pied la plate-forme PD2 (prononcer « Pi Di Square ») pour Phenotypic Drug Discovery.

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Le principe en est simple : permettre à des structures de recherche universitaire ou des entreprises de biotech, de tester les molécules développées en interne dans des batteries de tests validés, d’abord par des techniques de modélisation moléculaire (recherche in silico), puis in vitro, dans des modèles de pathologies humaines, les modèles phénotypiques.

La première phase de test consiste pour l’institution publique ou l’entreprise de biotech à la soumission, via une plate-forme web sécurisée et de manière confidentielle, d’une structure chimique modélisée qui va subir une première batterie de tests in silico afin d’identifier des structures chimiques potentiellement intéressantes pour un développement ultérieur.

La seconde phase, toujours basée sur la plate-forme web, et toujours confidentielle, permettra à l’institution publique ou l’entreprise de biotech de faire tester physiquement ses échantillons dans des modèles phénotypiques in vitro, propriété d’Eli Lilly : Maladie d’Alzheimer, Diabète, Cancer et Ostéoporose et d’obtenir un ensemble de résultats caractérisant l’activité de son composé dans ces différents modèles.

Une fois passées ces deux phases – décrites en détail ici – pourront débuter d’éventuelles négociations entre Lilly et l’institution propriétaire du composé sur les suites à donner au développement : publication des résultats ou partenariat de R&D avec partage de propriété sur la molécule.

A nouveau et comme dans la plupart des cas de transfert de données, ce sont la sécurisation et la garantie de confidentialité du système qui sont les points critiques de la solution développée par Lilly, mais c’est en tout cas une initiative à suivre pour vérifier que, comme cela devrait être le cas à mon sens, le web est et sera de plus en plus un outil incontournable en recherche biomédicale.

Le ministère de la santé recherche 500000 nutrinautes

C’est quoi un nutrinaute ?

C’est un internaute – une personne qui dispose d’un accès à Internet et d’une adresse e-mail – mais qui n’est pas sous Mac (et là je dis FAIL quand même) – qui se porte volontaire pour participer bénévolement à l’étude NutriNet Santé :

L’objectif général de cette étude est de mieux évaluer les relations entre la nutrition et la santé et de comprendre les déterminants des comportements alimentaires.
Il s’agit d’étudier, sur un large groupe de personnes vivant en France :

  • Les comportements alimentaires et leurs déterminants en fonction de l’âge, du sexe, des conditions socio-économiques, du lieu de résidence, etc.
  • Les relations entre les apports alimentaires, l’activité physique, l’état nutritionnel et la santé. Tous les grands problèmes de santé seront étudiés, entre autre l’obésité, l’hypertension artérielle, le diabète, les dyslipidémies, les maladies cardiovasculaires, les cancers, etc.

Le but de cette étude est d’identifier des facteurs de risque ou de protection liés à la nutrition pour ces maladies, étape indispensable pour établir des recommandations nutritionnelles permettant de prévenir le risque de maladies et d’améliorer la qualité de la santé de la population actuelle et des générations futures.

La constitution de cette cohorte, et c’est une première en France, passe par le recrutement et le suivi en ligne des participants pendant au moins 5 ans.

Les participants répondront à des questionnaires réguliers et bénéficieront en retour, via leur espace perso sur le site de l’étude, d’informations permanentes sur l’état d’avancement de l’étude et ses résultats, ainsi que de multiples informations sur la santé et les progrès de la recherche médicale.

Il va être intéressant d’observer si les participants s’organisent en un réseau – NutriNet Santé n’en n’étant pas un – et échangent sur leur expérience autour de cette étude sur facebook par exemple, et si un tel réseau se met en place, comment peuvent évoluer les comportement des nutrinautes sur une longue période.

Mendeley, réseau social pour les chercheurs, finaliste à la conférence Plugg

Mendeley, réseau social dédié aux chercheurs, fait partie des 20 start-ups qui s’affronteront à coups d’elevator pitches le 12 mars prochain dans le cadre de la conférence Plugg à Bruxelles.

Mendeley combine une application de bureau (windows, mac ou linux) et un profil web qui permettent de gérer des publications scientifiques (les siennes et sa bibliothèque), de les partager, et d’en découvrir d’autres par le biais d’interactions avec les autres membres du réseau et – bientôt – par des recommandations ciblées selon le profil.

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Plusieurs fonctionnalités de partage viennent compléter l’outil : création de groupes, géolocalisation, importation de contacts webmail, feedback utilisateurs via uservoice

Les aspects de copyright et de protection des données sont largement abordés dans les FAQ.

Le service est pour l’instant gratuit, mais Mendeley annonce l’ajout de fonctions payantes dans le futur, avec vraisemblablement l’obligation de passer par un compte payant pour activer ces fonctions.

Mendeley figure en bonne place sur le créneau des réseaux sociaux destinés à la communauté scientifique (voir les articles sur labmeeting, researchgate), la société vient de lever 2 M$ et de conclure un partenariat avec CiteULike, site de socialbookmark d’articles scientifiques.

Bien que n’exerçant pas dans le domaine de la recherche pure, mais ayant pas mal d’articles, rapports et analyses à stocker, j’ai créé un profil test que vous pouvez consulter en cliquant … My profile on Mendeley

essais cliniques : partenariat PatientsLikeMe.com & Novartis

Un exemple concret de contribution d’un réseau social de patients à un projet de recherche clinique : PatientsLikeMe.com, réseau constitué autour de maladies neurologiques (voir mon post précédent à ce sujet), met en avant sur sa page recherche clinique l’essai FREEDOMS II sponsorisé par Novartis dans la sclérose en plaque dans sa forme récurrente-rémittente.

Les visiteurs sont dirigées vers un site web spécialement mis en place leur proposant un « prérecrutement » en ligne et indiquant les centres ouverts, ici exclusivement sur le territoire US.

L’essai FREEDOMS II sur clinicaltrials.gov

6 moteurs de recherche innovants en santé

AltSearchEngines.com est un blog de l’excellent réseau ReadWriteWeb qui scanne et indexe les moteurs de recherche de niche et alternatifs, qui apportent une réelle innovation aux internautes dans leurs recherches sur le web.

AltSearchEngines.com établit un top100 mensuel de ces moteurs alternatifs, je me suis penché sur les moteurs spécialisés en santé du top100 du mois de mars 2008.

Ils sont au (faible) nombre de 6, dont 2 ont déjà été présentés ici.

  • GoPubMed : présenté ici récemment, GoPubMed applique des concepts web2.0 aux recherches MedLine. Un outil très puissant une fois son fonctionnement assimilé.
  • HealthLine : énorme portail santé qui promet un accès aux informations les plus pointues et les plus fiables. Le site embarque notamment une plate-forme de blogs experts à qui chacun peut poser ses questions, de nombreuses videos ou des outils interactifs (quizz…). C’est presque trop!
  • Le site est certifié Health On Net.
  • HealthPricer : le kelkoo des produits de santé, dont médicaments de prescription, très orienté US où l’utilisation du net pour le shopping santé est déjà très développée. Pas forcément encore le cas en Europe et en France, du fait des risques liés à l’achat de médicaments en ligne : voir la mise en garde de l’AFSSAPS sur ce point.
  • Le site est certifié Health On Net.
  • Healia : un logo, un champ de recherche et un bouton « search », pas de doute c’est sur un moteur de recherche que l’on a atterri. Mais derrière cette simplicité apparente se cachent d’autres fonctionnalités, recherche web bien sur, mais aussi recherche de publications scientifiques et d’essais cliniques (en version beta) sur medline et sur clinicaltrials.gov. Healia propose aussi des fonctionnalités sociales (« share your experience, connect with people, ask questions »), ce sont les communautés Healia, également en version beta.
  • iMedix : également chroniqué ici, iMedix attire l’oeil d’emblée par ses fonctions sociales en mettant en page d’accueil les photos de ses membres.
  • OrganizedWisdom : « the human powered health search » OrganizedWisdom propose une recherche dans une information déjà hiérarchisée, organisée, validée par des experts, médecins ou non, et invite les membres à devenir experts à leur tour. A noter la possibilité d’accèder moyennant 1,99$ la minute à un chat avec un professionnel de santé.
  • Le site est certifié Health On Net.